Cecilia Bartoli incarne Norma au TCE

Norma fait de la résistance


Cecilia Bartoli dans Norma au TCE ©Vincent Pontet
18 octobre 2016 : L’opéra de Bellini mis en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser est à l’affiche du Théâtre des Champs-Elysées pour quatre représentations. En haut de l'affiche, Cecilia Bartoli, initiatrice de cette production au Festival de Salzbourg en 2013.
"Atypique", "sur mesure" ou "différente" sont les qualificatifs évoqués pour cette Norma incarnée par la mezzo. Son interprétation intériorisée est d’un grand raffinement, sa virtuosité et son talent dramatique achevant de nous convaincre.
La diva italienne propose un retour à l’édition originale de Norma. D’où une certaine surprise d’entendre une voix plus grave dans le rôle de Norma et une soprano dans celui d’Adalgisa, un orchestre d’instruments anciens, volume doux et tempo tonique. Dans ce contexte décalée, Rebecca Olivera est une touchante Adalgisa à la voix pleine de fraîcheur et Norman Reinhardt campe un séduisant Pollione, charmant de timbre et de musicalité. De très beaux duos et trios, très agréables à l’oreille.

Femmes du mois

Norma, Tosca et Dalila, trois tempéraments !

Anja Harteros, Sonya Yoncheva et Anita Rachvelishvili
10 octobre : Cette rentrée aura comblé notre appétence pour l’art lyrique et ses lumineux interprètes. Ces artistes qui travaillent des heures dans l’ombre à leur prochaine incarnation, poussant toujours plus loin cette quête de dextérité vocale et d’harmonie. Sacrifier beaucoup, cajoler sa voix, cadeau du ciel, et vibrer de toute son âme le temps d’une soirée de luxe.

Qu’y a-t-il de commun entre Norma, Tosca et Dalila ? Rien, si ce n’est l’émotion et la fascination que trois immenses chanteuses sont parvenues à susciter. Trois voix, trois styles et trois tempéraments.
Anja Harteros dans le rôle de Floria Tosca. La soprano allemande est rare à Paris, s’éloignant peu de son pays natale et remaniant son agenda pour "raisons personnelles". Sa dernière apparition à l’Opéra de Paris, c’était en Eva dans Les Maîtres Chanteurs en 2003. Sa présence dans Tosca était donc très attendue et elle a été sublime.
Sonya Yoncheva pour sa première Norma sur la scène de Covent Garden. La jeune soprano bulgare a fait du chemin depuis ses débuts dans le baroque. Son répertoire s’est étendu bien au-delà pour s’épanouir aujourd’hui dans ce redoutable rôle-titre.
Anita Rachvelishvili en Dalila pour ses débuts à Bastille. La mezzo soprano géorgienne nous avait éblouis en Amnéris en juin dernier, elle revient en prêtresse venimeuse pour une prestation de haut vol.