5 novembre 2015 : Encensé avant d’être découvert, ce sublime enregistrement d’Aïda de Verdi a multiplié en un mois critiques élogieuses et récompenses étoilées avant de caracoler en tête des ventes dans tous les pays.
Cela arrive rarement à l’écoute d’un CD, mais avoir le cœur qui bat comme si l’on était en salle, c’est une performance qui mérite d’être soulignée !
Des mois de préparation et des prouesses d’agendas pour réussir à réunir les chanteurs majeurs de cette génération dans un projet pharaonique. Au final, un enregistrement à couper le souffle que l’on écoute en boucle les yeux fermés…pas besoin d’images, ces fervents interprètes nous sont suffisamment familiers pour imaginer l’expression de leurs visages guidée par l’émotion.
Antonio Pappano, un Chef en état de grâce, tout comme les solistes emportés dans une polyphonie scintillante. Grâce à ce chef-d’œuvre de prise de son, les voix sont d’une pureté et d’une beauté qui émeuvent bien après la dernière mesure.
Jonas Kaufmann et son intelligence du rôle dont on perçoit la progression dramatique. Entre sanguinité et subtilité, un cœur bat sous la cuirasse de Radamès. Un "Céleste Aïda" à inscrire au pavillon de Sèvres et le même impact du ténor à chaque prise de rôle : l’impression que l’on n’a jamais entendu un Radamès aussi pensé, recherché, abouti.
Le charme du timbre et de la ligne vocale d’Anja Harteros, Aïda intense toute en frémissement contenu. Ils réussissent ensemble une stupéfiante symbiose sonore dans leurs duos. Renaissance du couple vocal idéal après Don Carlo, Le Trouvère, La Force du destin et Lohengrin.
Noblesse et grande classe de chant de Ludovic Tézier en Amonasro, avec l’impression que le baryton français fait ce qu’il veut de sa voix désormais. Excellente Amneris de Ekaterina Semenchuk aux aigus percutants, et profondeur des graves de Erwin Schrott dans le rôle de Ramfis.
De superbes interprétations dans des conditions de rêve. La preuve qu’un nouvel enregistrement de grand répertoire peut encore éblouir les passionnés d’opéra au milieu d’une discographie Verdi déjà blindée de "références". Une de plus !
Anja Harteros (Aïda), Jonas Kaufmann (Radamès), Ekaterina Semenchuk (Amneris), Ludovic Tézier (Amonasro), Erwin Schrott (Ramfis), Marco Spotti (Le Roi d’Égypte), Paolo Fanale (Le Messager), Eleonora Buratto (La Prêtresse),
Orchestra e Coro dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, direction Antonio Pappano.
CD Album Warner Classics paru le 9 octobre 2015
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