Elina Garanca (Santuzza) © Julien Benhamou / OnP |
1. Pour la musique de Pietro Mascagni, ses éruptions explosives et sensuelles qui transpercent le cœur, laissant dans un état de vibration émotionnelle rémanent.
2. Pour son prélude orchestral joué à rideau baissé contenant le chant de Turiddu lointain et qui nous plonge dans cette ambiance sonore qui ne nous quittera plus ; parce que son intermezzo musical est d'une foudroyante beauté.
3. Pour Elina Garanca dans le rôle de Santuzza, une classe de chant qui fait d’elle l’une des plus fascinantes mezzo-sopranos actuelles. Parce que sa performance est éblouissante, étoffe vocale et somptuosité du timbre, osant tout et réussissant tout.
4. Pour les débuts assurés de Yonghoon Lee à l'Opéra de Paris, Turiddu convaincant aux aigus éclatants. Le ténor s’avère fugitivement un peu raide dans l’émotion mais il conclut par un très beau duo habité avec Mamma Lucia.
5. Pour la force dramatique de l'ouvrage : son langage néoréaliste à l’italienne, ses personnages à fleur de peau, simples humains en proie aux tourments dans une réalité sociale sombre.
Yonghoon Lee (Turiddu) et Elīna Garanca (Santuzza) © Julien Benhamou / OnP |
6. Pour les parties chorales dans la lignée de celles de Verdi, portées par l’intensité des Chœurs de l’Opéra de Paris.
7. Pour la mise en scène épurée mais d’une grande efficacité de Mario Martone. Un surprenant plateau vide au début qui prend progressivement vie et profondeur par d’habiles mouvements des choristes et un travail sur la lumière qui en exaltent le lyrisme soutenu.
8. Parce qu’on a oublié que le coup de couteau final annonçait aussi un coup d’éclat et coup de maître dans la création artistique. Cette "tranche de vie" populaire ouvrait une nouvelle voie au théâtre lyrique, mettant en relief des êtres humains se débattant dans les pièges de la vie ordinaire, avec l’amour au centre de tout.
9. Parce que les plus grands ont loué les raisons d’un succès fulgurant dès sa création. La légende veut que Verdi ait déclaré: "maintenant, je peux mourir content ; il y a quelqu'un qui continue dignement l'opéra italien".
10. Pour découvrir Sancta Susanna de Paul Hindemith, deuxième partie assez inattendue, exaltée par la présence d’Anna Caterina Antonacci totalement mystique et amoureuse du Christ. Une intrigue pour le moins audacieuse qui traite des fantasmes sexuels d’une religieuse.
© Julien Benhamou / OnP |
Cavalleria Rusticana - OnP - 6 décembre 2016
A l'Opéra Bastille jusqu'au 23 décembre 2016
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