22 janvier 2018
Anja Harteros chante les Wesendonck-Lieder, hors du temps, hors du monde, à la Philharmonie de Paris.
Il faut à peine quelques secondes pour succomber aux sortilèges de l’une des sopranos les plus fascinantes de sa génération. Port de reine, noblesse, grâce, la voir apparaître sur scène, c’est déjà l’entendre chanter.
La beauté envoûtante de son chant capture immédiatement l’attention, installant le silence d’où émerge l’émotion intime. De celle qui ne nous quitte plus, comme un sésame pour accéder à la richesse d’une voix céleste. De celle qui rejoint notre sensibilité souterraine qui resurgit à fleur de peau.
C’est peut-être la seule actuellement à parvenir à nous saisir avec autant d’impact, nous reliant ce soir à la poésie et au lyrisme délicat des Wesendonck-Lieder. Composés dans un moment de passion amoureuse et d’effervescence créative, ces poèmes invitent à l’absolu romantique: l’amour, la nature, et la souffrance qui amène au silence et à la mort. Anja sème la beauté pure dans l’oreille et la lumière dans le cœur. Les mélodies saisissent, l’interprétation subjugue, la voix se coule dans les sonorités élégiaques du Münchner Philharmoniker. Magistral.
Une somptueuse soirée sous la direction de Valery Gergiev. Avec Francesca da Rimini de Tchaïkovski et Une vie de héros de Richard Strauss, ce sont trois moments d’une grande richesse musicale. Tempérament passionné d’un Chef, maîtrise exceptionnelle des musiciens bavarois. Intensité, recueillement et souffle romantique mélangés.
Philharmonie de Paris, 22 janvier 2018
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