Susanna Branchini et Roberto Frontali Lady Macbeth et Macbeth - TCE © Vincent Pontet |
L’Orchestre National de France dirigé par Daniele Gatti s’attache également à jouer les contrastes. Pas de bourrasque orchestrale mais des clairs-obscurs, des vibrations pathétiques et un expressionnisme musical dosé. Une tonalité en affinité avec l’esprit de la mise en scène. La distribution est équilibrée et presque 100% italienne.Très belle prestation des chœurs de Radio France.
Jean-François Borras (Macduff) |
Susanna Branchini incarne une Lady Macbeth avec beaucoup de conviction et d'intensité, les élans torturés font place à une belle scène de somnambulisme. Roberto Frontali exprime les états d’âme d’un Macbeth sous l’emprise de son épouse et du destin. Vocalement, le timbre séduit et les nuances habillent son chant aussi bien que son jeu. Le Macduff de Jean-François Boras s’impose avec son chant lumineux et intense, Andrea Mastroni campe un Banco convaincant et séduisant.
Cette histoire de Shakespeare "pleine de bruit et de fureur" inspira à Verdi l’une de ses œuvres les plus originales. Admirateur inconditionnel du dramaturge anglais, il voulut rendre justice à la violence théâtrale de la pièce. La séquence du meurtre de Duncan et le monologue de la folie de Lady Macbeth sont rendus avec une audace harmonique et une puissance sans équivalent.
Il semble que l’ambition de Mario Martone soit un retour à la tragédie de Shakespeare : des sorcières en haillons, de vrais chevaux royaux, des trônes et des couronnes, les symboles du pouvoir. Il y a de belles idées comme ce grand miroir incliné qui projette l’avenir, le spectre de Banco dans les flammes, la longue table du banquet, la fumée rouge enveloppant les protagonistes et ceux-ci disparaissant dans la pénombre de la scène, les cadres de porte dessinés en lignes lumineuses dans l’obscurité. Cette conception donne à l’opéra une vibration qui nous plonge dans la noirceur de l’œuvre de Shakespeare et dans les mélodies de Verdi qui y a mis toute la douleur du cœur humain.
Cette vision de la tragédie lyrique est loin des lectures emphatiques courantes. La réduction d’effets mélodramatiques favorise la mise en exergue de la descente aux enfers, de la destruction de soi-même engendrée par des comportements extrêmes. Le metteur en scène cerne le tangible de l’âme humaine et le place au dessus du surnaturel.
Macbeth, Opéra en quatre actes de Verdi
Livret de Francesco Maria Piave, d’après la tragédie de Shakespeare
Créé à Florence en 1847. Version de Paris, créée au Théâtre Lyrique en 1865
Avec Roberto Frontali (Macbeth), Susanna Branchini (Lady Macbeth), Andrea Mastroni (Banquo), Jean-François Borras (Macduff), Sophie Pondjiclis (dame d’honneur de Lady Macbeth), Jérémy Duffau (Malcolm)
Livret de Francesco Maria Piave, d’après la tragédie de Shakespeare
Créé à Florence en 1847. Version de Paris, créée au Théâtre Lyrique en 1865
Avec Roberto Frontali (Macbeth), Susanna Branchini (Lady Macbeth), Andrea Mastroni (Banquo), Jean-François Borras (Macduff), Sophie Pondjiclis (dame d’honneur de Lady Macbeth), Jérémy Duffau (Malcolm)
Mario Martone, Mise en scène et scénographie - Ursula Patzak, Costumes - Pasquale Mari, Lumières - Raffaella Giordano, Chorégraphie
Orchestre National de France - Chœur de Radio France Chef du Chœur Stéphane Petitjean
Direction musicale Daniele Gatti
Théâtre des Champs-Elysées, 7 mai 2015
Diffusion sur France Musique le 16 mai à 19h30
Orchestre National de France - Chœur de Radio France Chef du Chœur Stéphane Petitjean
Direction musicale Daniele Gatti
Théâtre des Champs-Elysées, 7 mai 2015
Diffusion sur France Musique le 16 mai à 19h30
Images © Vincent Pontet/TCE
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