12 novembre 2017 : "Ah ! Mes amis, quel jour de fête ! ", le premier bis de Juan Diego Flórez pourrait résumer cette magnifique et jubilatoire soirée.
Dans tous les répertoires abordés, le ténor anoblit l’art du chant.
Musicien hors pair né avec un charme vocal et une virtuosité athlétique, il n’a cessé de perfectionner ses qualités dans toutes les langues désormais.
Prince des charmeurs pour une première partie consacrée à Mozart, un baume sur le phrasé. Il façonne les lignes d’une sensibilité innée pour Don Ottavio et Tamino et il pare Idomedeo de colorature, il n’a rien perdu de son passé belcantiste.
Dans la deuxième partie, il comble son public de ses facilités vocales addictives. Impressionnant Rodrigo de l’Otello rossinien, son incursion souveraine dans Offenbach avec Hoffmann est riche de promesses pour ceux qui vont le découvrir sur la scène de l’Opéra de Monte-Carlo en janvier prochain. Suivront de nouveaux territoires avec Puccini et Verdi où il s’avère toujours aussi attentif et efficace. Timbre soyeux, souffle infini honoré d’aigus imparables.
Un beau programme avec la complicité du jeune Chef Joshua Weilerstein et l’Orchestre de Chambre de Lausanne.
Il y a toujours une troisième partie avec Juan Diego Flórez car il établit d’entrée une connivence décontractée avec la salle, entretenue jusqu’à la fin du concert. Après "Pour mon âme" de Tonio, La Fille du Régiment quasi incontournable, il s’accompagne à la guitare pour deux chansons sud-américaines dont "Cucurrucucu paloma" ("des Péruviens sont dans la salle !") pour conclure sur un "Granada" éclatant.
Ses talents d’élégant showman improvisé font merveille. Ce soir, son entrée en scène semble un peu longue…le ténor a oublié sa veste à son hôtel (retrouvée pour le 2ème aria). Rayonnant et drôle malgré un jetlag : il revient de Mexico, l’occasion de quelques complicités supplémentaires.
La simplicité des plus grands, venue du cœur.
Théâtre des Champs-Elysées - 12 novembre 2017
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