Anja
Harteros et Jonas Kaufmann
BSO
- © W Hoesl
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Demandez à tous ceux qui sortaient de cette représentation pourquoi leur passion pour l’opéra n’est pas prête de s’éteindre : Jonas Kaufmann et Anja Harteros en habitent les sommets, là est sans doute la beauté de cet Andrea Chénier.
Tel un peintre du XVIIIe témoin de la Révolution Française, Philipp Stölzl nous charme de ses images poudrées et de son théâtre qui réveille notre âme d’enfant. Magie du vérisme, la musique d’Umberto Giordano est l’incarnation la plus enthousiaste et extatique de cette époque.
La joie peut être une ivresse lorsque la musique, les voix, le théâtre et l’amour par procuration trouvent dans ses interprètes de quoi ériger l’un de nos plus beaux souvenirs.
La joie peut être une ivresse lorsque la musique, les voix, le théâtre et l’amour par procuration trouvent dans ses interprètes de quoi ériger l’un de nos plus beaux souvenirs.
Avouons-le, nous allons aussi à l’opéra pour vivre nos passions secrètes par héros interposés. Et chaque fois que ce couple lyrique chante ensemble l'amour et la mort, le spectateur est "soumis" à un débordement émotionnel. Sonorité royale et moyens victorieux, deux voix unies dans l’intensité passant les flammes de l’orchestre, mais toujours individuellement audibles et magnifiques.
Dans l’illusion artistique de ces amants seuls au monde devant l’échafaud, l’instant présent est hypnotique. Le pouvoir d’ouvrir les cœurs, la connivence profonde avec le sens des mots, les voix comme instruments du théâtre dramatique, l’investissement est si total qu’on s’y consume.
Sur la Max-Joseph-Platz, à la sortie des artistes ou dans les lieux de fin de soirée, le frisson court encore, les écrans de Smartphones se rallument, les superlatifs fusent et la légende se construit. Et une question contenant la réponse : "Qui d’autres pour chanter ensemble l’opéra-passion comme cela actuellement… !?". Une façon d’exalter encore cette fusion retrouvée avec l’art lyrique.
Un Andrea Chénier inouï et rare, que l’on pourra (re)voir en DVD dans les prochains mois : présence de caméras dans le théâtre et projet confirmé par les professionnels à l’œuvre.
Marco Armiliato Jonas Kaufmann (Andrea Chénier),
Anja Harteros (Madeleine de Coigny), George Petean (Carlo Gérard)
Bayerische Staatsoper, 8 décembre 2017
Distribution
Jonas Kaufmann (Andrea Chénier), Anja Harteros (Madeleine de Coigny), George Petean (Carlo Gérard), Rachael Wilson (Bersi), Helena Zubanovich (Comtesse de Coigny), Larissa Diadkova (Madelon), Andrea Borghini (Roucher)
Marco Armiliato (Direction musicale)
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