20 mai 2018 : Soirée charme et décibels qui a réuni la soprano russe Olga Peretyatko et le ténor français Benjamin Berheim à la Philharmonie de Paris.
Bonne humeur et plaisir de chanter partagés pour nous gratifier de quelques bijoux populaires de Bellini, Donizetti, Verdi et Gounod.
Olga Peretyatko est l’une des plus belles voix de soprano apparue ces dix dernières années. Ses moyens vocaux, sa virtuosité de belcantiste et sa beauté radieuse de diva la rendent irrésistible.
D’entrée, elle aborde sportivement "Casta Diva", armée d’une puissance dramatique qu’elle étoffe d’année en année. Une sensibilité qui s’affine avec les rôles forts, révélant une Violetta infiniment touchante. Tour à tour Juliette, Linda, Lucia ou Gilda, pétulante ou grave, elle incarne tout avec une énergie formidable. Un entrain qui l’habite depuis la chorale d’enfants du Théâtre Mariinski de Saint-Petersbourg, sa ville natale, où elle croise son aînée Anna Netrebko.
Olga incarnera sa première Anna Bolena en 2019 et de nouveau Lucia di Lammemoor mais au côté de Juan Diego Flórez à Vienne, dans une nouvelle production de Laurent Pelly.
Benjamin Bernheim est lui aussi l’une des plus belles voix de la nouvelle génération de ténors. Après plus de 4 ans dans la troupe de l'Opernhaus de Zurich, le trentenaire multiplie les rôles à Paris, Vienne, Londres et Berlin. Le ténor a du soleil dans la voix, une belle projection, un timbre séduisant, des aigus percutants, du moelleux quand il le faut et une diction du français dans la lignée de Roberto. Ce soir, il se montre très convaincant dans les arias de Verdi, Luisa Miller, Traviata et Rigoletto.
Le chef Giampaolo Bisanti emporte allègrement l’Orchestre de Chambre de Paris et participe au jeu espiègle des chanteurs dans les duos. Sa gestuelle accueillant la musique les bras ouverts, le corps bercé de lyrisme est particulièrement sympathique.
Benjamin Bernheim, Olga Peretyatko et Giampaolo Bisanti
Philharmonie de Paris, 14 mai 2018
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