Juan Diego Flórez à la Philharmonie

Viva Verdi & Co ! 

Pour ce concert donné à la Philharmonie de Paris, Juan Diego Flórez explore les chefs-d’œuvre de Verdi avant d’interpréter des airs d’opéras de Lehár, Massenet, Bizet et Puccini. Un magnifique concert, modèle de chant lumineux et de convivialité musicale !

Il y a trois aspects de son talent que le ténor péruvien est parvenu à affirmer en plus de 20 ans de carrière: la beauté envoûtante de son chant, l’effervescente agilité technique et la générosité. Professionnel et heureux d’être là, le sourire aux lèvres, dans une complicité qu’il sait créer naturellement avec le public, lui manifestant son affection autant qu’il en reçoit. Son bonheur est comme son chant : généreux. 

Il y a quelques années, le ténor limitait son répertoire à Rossini, Donizetti et Bellini dont les arias gagnants convenaient à ses facilités vocales et à son légato exquis. Il en a gardé les qualités intactes mais il profite de l’ombre qui s’est glissée dans sa voix pour aborder la profondeur d’un répertoire plus romantique. 

Juan Diego Flórez s’épanouit dans la rigueur suprême d’un style, ajoutant au panache des aigus une ligne mélodique qu’il affine dans l’expression des sentiments de Verdi & Co : le charme du Duc de Mantoue, la nostalgie d’Alfredo, l’émotion du poème de Werther ou le moment de grâce de "La Fleur que tu m’avais jetée" de Don José. Parfaitement maître de la langue française, l’élégance du phrasé n’en est que plus admirable. 

Et à la fin d’un concert, il y a désormais une troisième partie aussi prodigue qu’euphorique. Un final de sept bis où s’enchaînent quelques chansons latino-américaines telles que "Cucurrucucu paloma" et "Besame Mucho » accompagnées par le ténor lui-même à la guitare. Puis un moment d’humour avec "Granada" dans un échange de roses rouges avec le Chef complice. 
Infatigable, il conclut avec l’impact irrésistible des cimes d’un "Nessun Dorma" qui soulève le public le gratifiant d’applaudissements nourris. Le ténor vient de prolonger le spectacle de 50 minutes de bis !

Dirigé par le chef Jader Bignamini, l’orchestre Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz nous a tout autant conquis. 



Philharmonie de Paris, 18 novembre 2019

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