Ludovic
Tézier et Thuy Anh Vuong, 28 juin 2018
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4 juillet 2018 : Le baryton français invitait à un récital quasi confidentiel (près de 150 spectateurs) dans le salon Gustave Eiffel de la Tour pour la 2ème édition du Festival de Paris.
Avec la complicité de la pianiste Thuy Anh Vuong et de façon magistrale, il rend hommage aux mélodies tristes, nostalgiques ou poétiques de Schubert, Schumann, Ibert et Fauré.
Ludovic Tézier ressuscite la noblesse du Lied, un enchantement dans ce décor insolite et propice à l’intimité avec l’une des plus belles voix actuelles. Côté jardin, une vue sur le Paris-Butte Montmartre de La Bohème, côté cour, le ballet des touristes et ascenseur dans la transparence des façades, le tout baigné de la lumière irisée d’une fin de journée d’été.
Chant raffiné, magnétique, ennobli du phrasé spécifique d’un grand conteur. Timbre ensorcelant pour profiler ces poèmes tragiques en jouant sur la délicatesse des nuances, martelant la souffrance d’un aigu saisissant.
Habité de la profondeur des textes dans "Erlkonig" de Schubert, douloureux "Dichterliebe" de Schumman. Dans les rares "Quatre chansons de Don Quichotte" de Jacques Ibert, "Ne pleure pas Sancho, ne pleure pas, mon bon", la mort de Don Quichotte est un modèle d’interprétation-frisson. Pour finir en majesté avec "L’horizon chimérique" de Fauré.
On ressort heureux et enchanté de ce récital. Par sa voix, Ludovic Tézier nous relie à la verticalité, pas uniquement celle du lieu emblématique de ce soir.
A la fin du concert, le petit-fils de Jacques Ibert a fait don du manuscrit original de deux des "Quatre chansons de Don Quichotte" au représentant de la Bibliothèque National de France et a remis le fac-similé à Ludovic Tézier qui venait de les interpréter.
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