Jonas Kaufmann, Rocker wagnérien

Jonas Kaufmann, Walther von Stolzing
©Wilfried Hösl, Bayerische Staatsoper
Revue de presse
27 mai 2016 : Temps fort au Bayerische Staatsoper avec la nouvelle production des Maîtres Chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner. Une merveille entre sourire et émotion.
De quoi faire battre les cœurs des mélomanes puisque c’était la première scénique de Jonas Kaufmann dans le rôle de Walther von Stolzing. Le ténor chante Walther comme personne ne l’a fait depuis longtemps, "qui peut chanter après lui aujourd'hui ?". 
Wolfgang Koch chante Hans Sachs magnifiquement, intelligemment. 
L’orchestre de Bavière sous la direction de Kirill Petrenko et les interprètes des rôles principaux ont soulevé un enthousiasme unanime. La nouvelle production de David Bösch situe l’intrigue dans une petite ville qui fût prospère dans le passé. Il renonce aux charmes de la campagne bavaroise et apporte de nombreuses touches d’humour rock’n’roll sans dénaturer le fil de l’intrigue. Sans surprise, cette vision décalée mais irrésistible a partagé le public le soir de la première. 
Le tirage au sort ne m’ayant pas été favorable, j’ai dû me "contenter" de la diffusion sur la Radio Bavaroise : plateau vocal de très haut niveau et ovation finale pleinement méritée. Histoire de ne pas trop regretter le voyage, on pourra voir ces Maîtres Chanteurs en live streaming sur Staatsoper.TV, le 31 juillet prochain.
Le lyrisme de la presse et de mes amis sur place illustre ce pur moment de bonheur musical. Revue de presse.

Jonas Kaufmann tout en poèmes

Wesendonck Lieder au Théâtre des Champs-Elysées


Jonas Kaufmann - TCE, 19 mai 2016
23 mai 2016 : Entre deux représentations des Maîtres Chanteurs de Nuremberg à Munich, Jonas Kaufmann est venu chanter les Wesendonck Lieder de Richard Wagner au Théâtre des Champs-Elysées, sous la baguette de Daniele Gatti avec l’Orchestre National de France.
Une parenthèse dans l’agenda du plus merveilleux interprètes actuels de Wagner. Jonas Kaufmann a cette capacité de dessiner l’univers de l’ouvrage tout en profondeur et sensibilité, dans l’instant. 
Le chanteur de lieder était à l’œuvre le 19 mai dernier dans le théâtre parisien. Et la salle retint son souffle, absorbée par la ligne vocale touchante, la douceur des mots et ce souffle subtilement filé.
Beauté de la langue allemande, beauté des poèmes des Wesendonck Lieder, on y trouve les thèmes chers au romantisme : l’amour, la nature, la souffrance qui amène l’homme au silence et à la mort.
Avec ces lieder, Wagner crée des airs d’une grande sensibilité que l’on retrouvera ensuite dans ses opéras, notamment Tristan et Isolde et La Walkyrie. Il en avait une très haute opinion: "Je n’ai jamais rien fait de mieux que ces lieder. Très rares sont mes autres œuvres qui peuvent souffrir la comparaison" (Lettre à Mathilde, 1858).


Plácido Domingo

Monstre sacré infatigable

Nabucco au Royal Opera HOuse de Londres 
en 2013 D.R.
22 mai 2016 : A 75 ans et une nouvelle tessiture de baryton, Plácido Domingo continue d’ajouter de nouveaux rôles à son impressionnant palmarès. Toujours en éveil à de nouveaux projets et de l’énergie à revendre, le pétillant septuagénaire poursuit une seconde carrière toute aussi trépidante que la première. 

Il est plus que jamais présent sur les scènes d’opéra. Jeune Alfredo amoureux de Traviata, il incarne désormais Germont Père, briseur de couple. On pourrait multiplier les exemples de ces prises de rôle. Bien sûr le souffle n’est plus aussi infini mais son instinct théâtral, son intelligence musicale et sa prestance légendaire forcent l’admiration. 
Tout à la fois chanteur, Chef d’Orchestre et Directeur de l’Opéra de Los Angeles, il cumule à ce jour 3800 représentations et 147 rôles. Il a même intégré le Guinness Book pour l’ampleur de son répertoire et les 101 rappels un soir d’Otello viennois. Il est aussi la bonne étoile des jeunes chanteurs au travers du concours Operalia qu’il a créé il y a plus de 20 ans.