Olga Peretyatko

Radieuse étoile montante

31 octobre 2013 : La soprano russe Olga Peretyatko est impressionnante de virtuosité et de grâce innée. Son récital "Arabesque" paru en septembre chez Sony est une nouvelle démonstration de son talent et créé l’enchantement. 
Son chant éblouissant, son timbre fruité et son aisance technique emportent tout. C’est gracieux, c’est plein de fraîcheur désarmante, c’est enjoué et la ravissante soprano irradie dans les rôles les plus périlleux de son programme mêlant Mozart, Bellini, Rossini, Verdi, Gounod, Bizet et Johann Strauss. Son interprétation d’Elvira des Puritains parée de la séduction jubilatoire de ses aigus est quasi céleste.

La Fanciulla del West au Staatsoper de Vienne

American beauty

Nina Stemme et Jonas Kaufmann
©Espace Lyrique
20 octobre 2013 : La nouvelle production de La Fanciulla del West de Giacomo Puccini vient de triompher à Vienne, après 25 ans d’absence et 100 ans après son entrée au répertoire de l’opéra autrichien.
Nina Stemme et Jonas Kaufmann sont les éblouissants interprètes de cette œuvre forte d’une grande richesse harmonique. Ils illuminent la soirée par leur splendeur vocale et leur engagement dramatique. 
En réunissant l’une des plus belles distributions actuelles, la nouvelle production confiée à Marco Arturo Marelli redonne vie et âme à l’œuvre la plus méconnue et la moins jouée de Puccini. Après des années d’exclusion des maisons lyriques, on redécouvre les qualités musicales incontestables de l’une des plus belles compositions du Maestro. Alternant lyrisme délicat et éclat orchestral, cette structure musicale moderne dégage une puissance qui réserve de grands moments d’émotion.

Exposition Verdi à Paris

La force d’un destin

Giuseppe Verdi, pastel de Giovanni Boldini (1886)
sur l’affiche de l’exposition
10 octobre 2013 : Jour de naissance de Giuseppe Verdi (1813-1901). 
A l’occasion de ce bicentenaire une exposition lui est consacrée à Paris dans le décor somptueux d’un hôtel particulier érigé sous Napoléon III (*).
L'exposition retrace la vie du musicien selon la chronologie de ses œuvres avec des documents historiques et des correspondances passionnantes jamais traduites jusqu'à maintenant. Mais aussi des livrets annotés de sa main, des costumes de scène et des reproductions d'affiches. 
Tout pour éclairer sur la personnalité du compositeur, le plus émouvant étant pour moi les murs de citations du maestro qui illustrent son rapport à la création, sa manière de vivre et ses liens avec sa terre natale. Entre les lignes émerge une forte personnalité avec un caractère fougueux et velléitaire mais aussi du cœur. Quelques objets personnels nous plongent dans la réalité de l’Histoire, comme son chapeau haut de forme et son écharpe blanche illustrés dans le célèbre portrait de Giovanni Boldini.

Le nom de Verdi restera fortement associé à l'histoire de l’opéra jusqu'à la nuit des temps. En cette année de célébration, on réalise à quel point son œuvre est universelle et vibre plus que jamais dans le cœur du public. Il a apporté une telle intensité à la musique qu’elle étourdit toujours autant plus de cent ans après sa mort. Nous emporter au cœur des passions humaines, tels étaient sa loi et son art.

Eugène Onéguine au MET

L’âme russe mise à nu
 
Anna Netrebko (Tatiana) et Mariusz Kwiecien (Onéguine)
7 octobre 2013 : La saison du Metropolitan Opera de New York a ouvert sur une superbe nouvelle production d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski. 
Une musique bouleversante, une distribution magnifique et une mise en scène ciselée pour cette grande tragédie romantique de la Russie à la fin du XIXe siècle, inspirée du roman de Pouchkine. 
Sous nos yeux, les destins s’entrelacent douloureusement, créant une tension dramatique immédiate. Car cette production enchante par la qualité du chant mais aussi par une direction d’acteurs rarement égalée. Totalement investis dans leurs personnages, Anna Netrebko, Mariusz Kwiecien et Piotr Beczala sont stupéfiants d’intensité et d’émotion.

Les tableaux d’une beauté absolue sortis d’une œuvre d’Anton Tchekhov s’enchaînent dans une admirable fluidité. Elégance des décors réalistes, lumières somptueuses et superbes costumes d’époque, la mise en scène de Deborah Warner captive par sa poésie et sa sensibilité. La direction musicale de Valery Gergiev introduit une dimension à la fois subtile et tourmentée.