Les Troyens de Berlioz à Bastille

© Vincent Pontet / OnP
Tragédie lyrique et grand opéra français

27 janvier 2019 : Pour les 150 ans de la mort de Berlioz, l’attente de cette nouvelle production des Troyens était grande. Epopée lyrique en 5 actes composée par un génie de l’orchestration, la composition et le souffle méritaient le frisson des grands jours. 
Si le plateau de très belles voix vaut le déplacement, la mise en scène fait retomber l’enthousiasme car la proposition dramaturgique de Dmitri Tcherniakov se montre bien inégale et insolite. La première partie de l’ouvrage, La prise de Troie, s’avère forte et plutôt réussie mais la seconde, Les Troyens à Carthage, nous laisse attristé car dépossédé de nos émotions. 
Repenser, régénérer, actualiser, tel est le credo des metteurs en scène qui n’ont que faire de nos émotions et dont on connaît à l’avance les diktats théâtraux. Ne dit-on pas désormais Les Troyens de Tcherniakov (le compositeur ayant disparu, il n’a plus la voix au chapitre). Mission accomplie par celui qui "ne veux pas créer quelque chose qui soit trop facile à comprendre". Chanteurs et choristes sont encensés de généreux applaudissements alors que les idées novatrices peinent à convaincre et sont accueillies par des huées. De quoi méditer la pensée de Berlioz : "Il faut collectionner les pierres qu'on vous jette. C'est le début d'un piédestal."

Meilleurs voeux 2019


L’année 2018 vient de se refermer sur de mémorables spectacles ciselés pour l’oreille. Au fil de l'année, vous avez plébiscité l’intensité magicienne de beaucoup d’entre eux, en tête : l’Otello d’anthologie et l’abîme mystique de Parsifal à Munich, l’enchantement d’une Traviata New Look et le western-opéra La Fanciulla del West au Met, la renaissance des Huguenots à Paris.

La caresse d’un timbre, le regard dans la voix, le sentiment dans le mot, le don de soi, autant de qualités qui replacent l’interprétation au cœur de nos émotions. Les artistes-chouchous d’Espace Lyrique ont de nouveau sublimé, dépoussiéré, les œuvres que l’on croyait connaître. 
Il y a eu bien sûr l’or pur des voix des "fidèles" du site : Jonas Kaufmann, Anja Harteros, Juan Diego Flórez, Sonya Yoncheva et Ludovic Tézier. 
Toute ma gratitude à eux et aux interprètes si parfaitement bien chantants de l’année: Ildar Abdrazakov en Boris Godounov, Peter Mattei en Amfortas, Lisette Oropesala en Marguerite de Valois, Gerald Finley en Iago, Marianne Crebassa en Orphée, Stéphane Degout en Hamlet et Diana Damrau en Violetta.

Que cette nouvelle année soit riche en musique !

Bonne Année 2019 ! Happy New Year ! Frohes Neues Jahr !  Felice Anno Nuovo ! Feliz Año Nuevo ! С Новым Годом !