Orphée et Eurydice de Gluck à Londres

Humain et mythique


27 septembre 2015 : "Eloignez-vous, ce lieu convient à ma douleur", la douce plainte d’Orphée nous accompagne longtemps après le spectacle. Tout le monde connaît son histoire qui incarne l’un des plus beaux mythes : celui de l’amour absolu, que même la mort ne peut détruire. Orphée et Eurydice est une œuvre sublime de Gluck et cette nouvelle production du Royal Opera House est un moment divin où la musique, le chant et la danse retrouvent l’art de la communion avec le public.
Orphée est ce musicien dont l’art atteint une telle perfection qu’il charme autant les hommes, les animaux que les dieux. Coïncidence troublante, celui qui parviendra à faire pleurer les pierres, fléchir les cœurs les plus endurcis et émouvoir les dieux, ce soir c'est Juan Diego Florez
Vocalement éblouissant, l’artiste dévoile des talents dramatiques que les facéties du bel canto ne lui avaient pas permis d’explorer. Plaisir du cœur car, en plus du galbe de la voix et de la caresse du timbre, le ténor est habité de l’émotion du désespoir. Virtuosité et musicalité confondantes, chair et humanité d’une voix qui se fait douleur, éveil à une nouvelle sensibilité pour ce premier rôle tragique et un tournant dans sa carrière. 

Une journée avec Jonas Kaufmann

"Nessun dorma, The Puccini Album"

12 septembre 2015 : la journée d’hier s’annonçait bien, un entretien réalisé entre deux Fidelio à Salzbourg était le fil rouge d’une journée entière consacrée à Jonas Kaufmann sur France Musique et dès l’aube, on pouvait acquérir son nouvel album.
C’est cliniquement démontré, la voix du ténor est recommandée pour le bien-être et l’harmonie car cette espace réservé fut un long moment de pure jubilation et de profondeur. 
Jonas Kaufmann nous en apprend à chaque fois sur sa façon d’apprendre. Curiosité intellectuelle et passion de l’art, ses interviews sont toujours érudites et tranchent superbement avec la banalité habituelle. On adore sa façon de dessiner les contours de ses personnages avant toute prise de rôle, propos fondateurs de son inventivité théâtrale, lui qui se moule dans leur âme une fois sur scène. 
Et pour la nouveauté musicale, j’ose une anaphore lyrique.