Eugène Onéguine de Tchaïkovski au TCE

Jean-Sébastion Bou (Onéguine) Gelena Gaskarova (Tatiana)
"Le bonheur était si proche..."

10 novembre 2021: Réjouissante soirée russe toute en vibration et délicatesse.
Et un événement pour le Théâtre des Champs-Elysées puisque c’est la première vraie production scénique de l’ouvrage en ces lieux, celui-ci n’ayant été donné que deux fois, très brièvement en 1930 et 1990 avec des troupes russes invitées.

Exploration mélancolique d’un amour malheureux, Eugène Onéguine est une œuvre bouleversante sur le temps qui passe et ses rendez-vous manqués avec nous-mêmes. Mélange de doux lyrisme, de pathétique et de poésie, la musique Tchaïkovski serre le cœur, le génie du compositeur étant d’avoir réussi à exprimer le secret et la profondeur des sentiments.

Tristan et Isolde à l'Opéra de Bavière

Tristanesque !

31 juillet 2021: Ce premier Tristan de Jonas Kaufmann est magistral: la vibration, les couleurs, le souffle, l’engagement dramatique. Le chant vérité et son pouvoir d’ouvrir les cœurs. 
Pour cette dernière représentation au Bayerische Staatsoper (vue en streaming), on attendait de lui le plus rare à entendre et nous avons été comblés !
Ce rôle que le ténor porte en lui poétiquement depuis si longtemps, nous le découvrons enfin. Modèle d’incarnation, l’âme est incarnée dans la voix, Kaufmann revit Tristan devant nous, son intelligence du texte et musicale font des merveilles.

Anja Harteros, sa partenaire de cœur depuis 20 ans, incarne son Isolde, une première pour elle aussi, toute aussi remarquable dans son frémissement dramatique. La soprano se fond dans tous les tourments du personnage, en contrôle souverain de sa voix. Stupéfiante symbiose.

Concert d'adieu de Philippe Jordan

Soirée d’adieux émouvante à l’Opéra de Paris 

2 juillet 2021: Le concert était annoncé exceptionnel et ces adieux résonnent tout autant dans ce registre d’exception. Ce 2 juillet, l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra de Paris étaient réunis une dernière fois sous la baguette de Philippe Jordan, directeur musical depuis 2009. 

Un programme éminemment spirituel pour couronner douze années de don de soi pour parvenir à l’excellence et tourner une page de sa vie de chef: Faust-Symphonie de Liszt et le troisième acte de Parsifal, deux odes à la rédemption par l’amour.

Riche de sens que ce choix du dernier opéra de Wagner. Abîme mystique et testament, "l’heure sacrée" se trouve en écho à cette soirée d’adieu. "L’œuvre a en son temps marqué une rupture et ouvert de nouveaux horizons, à l’image de ma récente prise de fonction à l’Opéra de Vienne et des projets qui attendent les formations musicales de notre institution parisienne" confie-t-il.