Juan Diego Flórez - Philharmonie de Paris

Actualité et nouveaux horizons

Juan Diego Florez - Philharmonie de Paris - 20 Novembre 2015

30 novembre 2015: Et si Juan Diego Flórez était tout simplement le meilleur ténor du monde ? C’est de toute évidence l’un des artistes les plus impressionnants de sa génération, fascinant de facilités vocales et de séduction d’un timbre reconnaissable entre tous. Impact imparable d’un travail technique de titan. 
Il suffit d’une nouvelle soirée de concert avec lui pour retrouver tout ce qui alimente notre admiration. Plaisir immédiat de rentrer dans une bulle de plénitude car c’est une invitation à tout oublier que nous a proposé le ténor péruvien. 

Juan Diego Flórez était en concert à la Philharmonie de Paris le 20 novembre dernier, un exercice dans lequel il excelle et qui rend son public totalement dingo. Pour ce retour parisien, le ténor a concocté un programme original, des pages de ses compositeurs fétiches voisinant des mélodies populaires et des chants tristes. De la Tarentelle de Rossini, à O sole mio, Parlami d’amore ou Arrivederci Roma mais aussi Duparc, Mozart et Donizetti, accompagné du fidèle Vincenzo Scalera au piano.

Couleurs musicales pétillantes après l'entracte : Juan Diego Florez est escorté d’Avi Avital, orfèvre de la mandoline, Ksenija Sidorova à l’accordéon, et Samuel Domergue aux percussions.

Sur le papier, cette proximité rare en concert pouvait surprendre mais tout s’enchaîne dans une grande fluidité, dans l’harmonie du partage. Les mélodies populaires anoblies côtoient l’Edgardo intense et le poignant Roméo, les deux rôles à incarner bientôt. Quatre rappels dont son Tonio légendaire et son Nemorino de miel. 

Juan Diego Florez et Vincenzo Scalera
Philharmonie de Paris - Novembre 2015

Il faut tout le talent d’un chanteur au sommet de son art pour dégager autant de plaisir de chanter et de générosité. Car le pouvoir du ténor tient autant à la qualité de son chant qu’aux vibrations positives qu’il communique à la salle. 

Legato dans les cimes, ornement royal de la fluidité du chant, vaillance des aigus, musicalité élégante, virtuosité. A cela s’ajoutent la grâce et le charme: il doit être le seul ténor à sourire autant en chantant.
Elégance d’un cœur qui dédit les mélodies de Duparc aux victimes des attentats. A la Philharmonie de Paris ce soir-là, ce fût "Juan Diego and Friends !"

De nouveaux rôles

Attentif à l’évolution de sa voix, Juan Diego Flórez s’oriente vers de nouveaux horizons: après s’être mesuré avec succès et intensité à Orphée et Eurydice de Gluck à Londres en septembre, il donnera son premier Edgardo de Lucia di Lammermoor à Barcelone en décembre prochain avec Elena Mosuc. 

Il avait laissé de côté le Duc de Mantoue de Rigoletto, le jugeant en 2008 hors de ses moyens, il le rechantera à Vienne en janvier, avec Olga Peretyatko et Carlos Alvarez.

Il avait réservé la primeur de son Roméo à Lima en 2014, il le campera de nouveau à Vienne en février prochain, face à la Juliette de Marina Rebeka. 

Technicien raffiné, il se perfectionne depuis des années dans notre langue. Il se dit prêt à passer un nouveau cap avec Werther, en concert au TCE en avril 2016, avec Joyce DiDonato. Puis une autre prise de rôle très attendue, celle de Raoul de Nangis des Huguenots de Meyerbeer, en concert à Berlin fin 2016, avec Patrizia Ciofi en Marguerite de Valois. 

Passionnément bel canto, il sera de nouveau Giacomo dans La Donna del lago au Festival Rossini de Pesaro en août prochain. Et pour ceux qui n'auraient pas la chance de voir Juan Diego Flórez sur scène, ils pourront se procurer fin novembre l’enregistrement du Met de mars dernier avec Joyce DiDonato.

Le petit Péruvien devenu étoile au grand cœur n’a pas fini d’éblouir le public des plus grandes scènes ; sa devise reste celle qu’il dédie aux enfants défavorisés de sa Fondation Sinfinia por el Peru : chanter, jouer et grandir !

Concert à la Philharmonie de Paris - 20 novembre 2015
De g. à dte. : Vincenzo Scalera, Avi Avital, Samuel Domergue, 

Juan Diego Florez et Ksenija Sidorova.