Photo © Opéra de Paris |
6 juillet 2013
Les retransmissions en direct d’opéra en salle de cinéma affichent des records de fréquentation d’année en année. Sans remplacer la véritable émotion des voix sublimées par l’acoustique exceptionnelle des théâtres lyriques, cette alternative séduit un large public curieux de découvrir le répertoire, à moindre coût.
Les retransmissions en direct d’opéra en salle de cinéma affichent des records de fréquentation d’année en année. Sans remplacer la véritable émotion des voix sublimées par l’acoustique exceptionnelle des théâtres lyriques, cette alternative séduit un large public curieux de découvrir le répertoire, à moindre coût.
"Désormais si on ne va pas à l'Opéra de Paris, l'Opéra de Paris viendra à vous", tel est le parti pris de son Directeur Nicolas Joel qui a renouvelé l'accord avec UGC pour projeter en direct cinq opéras de la saison 2013-2014 dans le cadre de Viva l'Opéra !
Après New York et Londres, l'Opéra de Paris adhère à ces nouvelles possibilités de faire connaître l’art lyrique au plus large public possible.
La programmation de la nouvelle saison est très excitante. Le public découvrira trois des huit nouvelles productions : Aïda de Verdi confiée à Olivier Py et son univers sombre, les Puritains de Bellini signée Laurent Pelly avec un séduisant casting, Traviata et le retour à la mise en scène de Benoît Jacquot. Ajouté à cela, deux productions ayant déjà connu de beaux succès : La Fanciulla del West de Puccini sortie de l’imaginaire hollywoodien de Nikolaus Lehnhoff et Tristan et Isolde revisitée par Peter Sellars et Bill Viola.
Aïda de Verdi
Flamboyant et spectaculaire, l’opéra égyptien chéri des théâtres antiques revient à l’Opéra de Paris après plus d’un demi-siècle d’absence. Cet ouvrage plein d’extravagances confié à l’imaginaire black & white d’Olivier Py devrait surprendre les traditionalistes. Marcelo Alvarez sera le général égyptien amoureux de l’esclave éthiopienne Aïda, Oksana Dyka à découvrir dans ce rôle. Je ne sais pas si ce couple lyrique réussira à nous emporter dans le souffle verdien mais l’Amnéris de la mezzo-soprano Luciana d'Intino promet quelques frissons.
Mariusz Kwiecien dans Les Puritains à l'opéra de Seattle Photo © Rozarii Lynch |
Un de mes opéras préférés porté par un chant magnifique qui s’annonce comme l’un des spectacles les plus prometteurs de la saison. Une histoire d’amour impossible et de vengeance dans l’Angleterre du XVIIe siècle, voila qui devrait inspirer Laurent Pelly dont on connaît la poésie et la fantaisie décalée. Il faudra surtout y courir pour la distribution particulièrement équilibrée avec quatre voix magnifiques. Dmitry Korchak dans Talbot, Michele Pertusi dans Sir Giorgio mais surtout le merveilleux baryton Marius Kwiecien dans Sir Riccardo Forth. Enfin, la jeune et prometteuse soprano Maria Agresta à découvrir dans le rôle exigeant d’Elvira. La direction musicale sera assurée par Michele Mariotti virtuose dans le bel canto romantique. Il fût un temps où Natalie Dessay et Juan Diego Florez étaient annoncés dans les premiers rôles mais cette distribution devrait réserver de très beaux moments de chant.
La Fanciulla del West Production Nikaulos Lehnhoff © Clärchen & Matthias Baus |
A voir pour la magnifique Nina Stemme dans Minnie. Et se précipiter sans hésiter pour la mise en scène jubilatoire de Nikolaus Lehnhoff. L’univers de cet opéra-western est transposé dans l’Amérique des années 50, ouvrant sur un bar underground de Wall Street à l’acte I. Cette production créée à Amsterdam en 2009 regorge de trouvailles colorées réjouissantes. Le metteur en scène élève le réalisme far-west de cet opéra dans une modernité très réussie. Un dépaysement musical dans l'oeuvre de Puccini, et beaucoup de poésie se dégageant de cette production qui balance entre rêve et réalité. Le rêve américain est devenu puissance des marchés et la romantique Minnie s’est muée en femme émancipée devant s’imposer dans un monde d’hommes.
Tristan & Isolde de Wagner
Le somptueux opéra wagnérien dans la conception d’une grande beauté visuelle de Peter Sellars et les images du vidéaste Bill Viola. Une expérience sensorielle pour le spectateur avec la synchronisation des images et de la musique, pour en sublimer sa puissance. "Le reflet du monde de l’esprit dans le miroir du temps.". La direction musicale est confiée à Philippe Jordan avec une distribution totalement neuve : Robert Dean Smith et Violetta Urmana qui succède à la merveilleuse Waltraud Meier dans ce même lieu
Diana Damrau dans Traviata Photo ©Ken Howard Metropolitan Opera |
Benoît Jacquot reviendra-t-il à la mise en scène avec autant d'élégance et d'intensité dramatique ? Inspiré par l’amour et le sacrifice, il créa un des plus beaux Werther de l’histoire de l’opéra, à Bastille en 2010. Lors de sa prise de rôle en mars dernier à New York, Diana Damrau avait été ovationnée par le public et saluée par la critique, "une grande Violetta est née". A ses côtés, ce sera un grand bonheur d’entendre la voix phénoménale de Ludovic Tézier, notre talentueux baryton français dans le rôle du père Germont.
Cenerentola à Barcelone© Antoni Bofill |
Tosca à Munich © Wilfried Hösl |
Verdi avec Nabucco à la Scala de Milan et Rigoletto à Aix-en-Provence. La Bohème de Puccini et Cosi fan Tutte de Mozart enregistrés à Salzbourg, Salomé de Strauss à Baden Baden. Enfin, La Fille du Régiment de Donizetti à Vienne avec les vocalises de Natalie Dessay et les neuf contre-ut de Juan Diego Florez.
Viva l'Opéra - Saison 2013-2014
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