Que
cette nouvelle année vous apporte de belles émotions lyriques. L’opéra
et ses
grandes voix
provoquent une fascination et une délicieuse addiction. Plus l’émotion est
forte et plus nous cherchons à revivre sans cesse cet émerveillement qui nous a
ouvert le cœur. Assis dans la pénombre, nous attendons que le rideau se lève
sur le rêve de plusieurs mois ou plusieurs années. Nous ne savons pas encore à
quel moment nous allons rendre les armes, sur une voix, une mélodie ou une
seule note, mais si haute et si sublime ! Il n’y a pas que les aigus de
vertigineux, il y a aussi la dimension à laquelle nous avons accès un court
instant. "La musique commence là où
s'arrête le pouvoir des mots" disait Richard Wagner.
En 2013, les étoiles de mon Espace Lyrique avaient pour noms Kaufmann, Florez, Harteros,
Mattei, Pape, DiDonato, Netrebko, Stemme, Peretyatko, Petibon, Damrau, Yoncheva,
Fagioli et Kwiecien. Il faut parfois voyager pour les entendre car on les croise trop rarement en France.
Mes plus belles émotions de l'année écoulée
Hors du temps et de l’espace :
Une distribution purement inconcevable
dans nos rêves les plus fous. Jonas Kaufmann est un très grand Parsifal. René Pape incarne un Gurnemanz plein d’humanité et Peter
Mattei est un poignant Amfortas. Un Parsifal d'anthologie qui résonnera longtemps dans le cœur des
spectateurs
©Bill Cooper / ROH |
Avril
Juan
Diego Florez en concert au Théâtre des Champs Elysées
Irrésistible
et élégant : Tout ce qu’on adore entendre de ce chanteur
hyper doué est là : les nuances,
l’élégance, la pureté du chant, la douceur poétique et les aigus
vertigineux. Un délice !
Mai
La
Donna del Lago de Rossini au Royal Opera House de Londres
Acrobaties
vocales pour un duo de choc : Juan Diego Flórez est inouï du
début à la fin et libère sa voix avec une aisance déconcertante. L’aria où le ténor
met en valeur tout son éclat vocal pour déclarer son amour à Elena est
absolument déchirant. Joyce di Donato est une Elena radieuse au chant
magnifique et maîtrisé, avec une grâce et une beauté de vocalises.
©Wilfried Hösl / Bayerische Staatsoper |
Juin
Il
Trovatore de Verdi au Bayesrische Staatsoper de Munich
Le
feu sans artifice : On attendait le premier
Manrico de Jonas Kaufmann et le souffle verdien du couple qu’il forme avec Anja
Harteros. Comme toujours, l’immédiateté de la séduction du timbre auquel le
ténor allemand ajoute l’aigu brillant et le céleste pianissimo résonne comme
une évidence. Et Anja Harteros incarne une divine Leonora de grande intensité.
Tous deux insufflent ardeur et désespoir à leurs personnages, sans pathos
démesuré.
Septembre
Lucia
di Lammermoor de Donizetti à l’Opéra de Paris
Yoncheva à l’assaut
de Bastille : Pour sa première apparition à l’Opéra de
Paris, Sonya Yoncheva a littéralement enflammé le public.
Ses moyens vocaux
paraissent inépuisables et cette voix généreuse enveloppe chaque spectateur
dans l’espace infini de Bastille. Et comble de bonheur, Michael Fabiano, l’Edgardo
bien-aimé de Lucia, était à sa hauteur. On n’avait pas vu un public aussi
enchanté et enthousiaste depuis bien longtemps.
Sonya Yoncheva Facebook |
Octobre
Fanciulla del West de Puccini au Staatsoper de Vienne
America beauty : Nina Stemme et Jonas Kaufmann illuminent
la soirée par leur splendeur vocale. La soprano suédoise est impressionnante
par sa puissance et son timbre aux réserves inépuisables. Le ténor allemand compose
un personnage passionné et chante tout l’opéra comme un aria avec chaque phrase
respirée et une grande intelligence du texte. Alternant lyrisme délicat et éclat
orchestral, cette structure musicale moderne dégage une puissance qui réserve
de grands moments d’émotion.
Novembre
Orfeo ed Euridice de Gluck à l’Opéra Royal de Versailles
Franco Fagioli met les dieux à ses pieds : La
beauté du chant de Franco Fagioli a ému les dieux, les enfers et le public de
l’Opéra Royal de Versailles. Aussi à l’aise dans la douce plainte que dans la
tension du chagrin, il incarne Orphée avec une grande sensibilité pour se
fondre dans le chagrin inconsolable de son personnage.
© Andrea Messana / Opéra National de Paris |
Décembre
Les Puritains de Bellini à l’Opéra de Paris
L'amour en cage : L’un des sommets du Bel Canto et le génie mélodique de
Bellini. Précédée d’une réputation flatteuse, Maria Agresta incarne l’héroïne
romanesque pour sa première apparition à Paris et c’est une jolie révélation.
La voix est ample et le timbre est somptueux. Mariusz Kwiecien campe un
séduisant Riccardo au timbre viril et corsé empreint de séduction. Michele
Pertusi apporte style et élégance à son personnage.
© Jean Philippe Raibaud - Théâtre des Champs Elysées |
Touchées par la grâce : Très inspiré par la
résonance spirituelle de l’œuvre, Olivier Py signe une mise en scène fascinante
de pureté, un dénuement scénique monacal et de sublimes lumières. Patricia
Petibon est éblouissante et totalement investie dans son personnage, son chant
se transforme avec l’évolution intérieure de Blanche. La voix pure de Sabine
Devieilhe enchante par sa douceur.
La Favorite de Donizetti au Théâtre des Champs Elysées
Tremblement de terre avenue Montaigne ! : Rarement
ce théâtre n’a tremblé d’une telle ovation à la fin d’un concert. Cette standing
ovation on la doit à Juan Diego Florez, le ténor belcantiste consacré de superlatifs.
Sa voix inouïe et sa virtuosité donnent des frissons de plaisir au public qui salue
la performance artistique quasi sportive.
La Force du destin de Verdi au Bayerische Staatsoper de
Munich
©Wilfried Hösl / Bayerische Staatsoper |
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