"Regards, baisers et morsures", une saison en
enfer amoureux
©Bayerische Staatsoper |
6 avril 2014: L’Opéra de Munich a présenté sa nouvelle
saison en mars sous le thème "Regards, baisers et morsures".
"Inspirés par Heinrich von Kleist, ces trois mots cernent assez précisément le monde émotionnel de l'opéra. Le contraste entre l'amour et la haine comme moteur de l'action est au cœur des nouvelles productions de la saison à venir" précise le Superintendant Nikolaus Bachler, accompagné de Kirill Petrenko, le nouveau Directeur de la Musique.
"Inspirés par Heinrich von Kleist, ces trois mots cernent assez précisément le monde émotionnel de l'opéra. Le contraste entre l'amour et la haine comme moteur de l'action est au cœur des nouvelles productions de la saison à venir" précise le Superintendant Nikolaus Bachler, accompagné de Kirill Petrenko, le nouveau Directeur de la Musique.
Le Bayerische
Staatsoper est un lieu emblématique de l’art lyrique qui vise le plus haut
niveau : des saisons riches et variées, un opéra différent chaque soir avec les
meilleurs interprètes, un orchestre de grande qualité dirigé par un nouveau
chef créatif et talentueux. La somptuosité de la salle et son excellente acoustique
bouclent le cercle du plaisir. Ultime jubilation, la prochaine saison sera
rythmée par un défilé impressionnant de grandes voix: Jonas Kaufmann, Anna
Netrebko, Anja Harteros, Diana Damrau, Waltraud Meier, Olga Peretyatko,
Véronique Gens, Sondra Radvanovski, Sonya Yoncheva, René Pape, Ludovic Tézier,
Luca Pisaroni, Simon Keenlyside, Mariusz Kwiecien, Joseph Calleja. Une saison florissante qui
émousse déjà notre curiosité: plus de 40 ouvrages, deux fois plus qu’à l’Opéra
de Paris, pour un budget deux fois moindre.
L’amour et ses tourments alimentent l’opéra depuis toujours, et pour les héroïnes de cette saison: "Le baiser devient une morsure qui laisse son empreinte et plonge le cœur brisé dans le plus profond des abîmes" poursuit Nikolaus Bachler. Telle est la signature des six nouvelles productions: L'affaire Makropoulos de Janacek, Manon Lescaut de Puccini, Lucia di Lammermoor de Donizetti, Lulu de Berg, Pelléas et Mélisande de Debussy et Arabella de Strauss.
Diana Damrau dans ses débuts en Lucia au Met en 2008 ©Ken Howard |
Au premier regard Manon et des Grieux tombent amoureux,
Arabella est foudroyée quand elle croise l’étranger dans la rue, Lucia sombre
dans la folie après avoir tué le mari imposé qu’elle ne peut aimer, les désirs
de la sulfureuse Lulu l’entraîne jusqu’à la chute, Mélisande s’éteint lentement
gardant secret le lien profond qui l’unit à son beau-frère. Même l’immortelle Elina
Makropoulos ne peut modifier le cycle des rencontres et désirs. Ces personnages
tentent tous de survivre à la traversée d’un océan d’émotions, apparaissant tantôt
fataliste ou provocante, enjouée ou triste, pugnace ou désespérée. Les femmes
passionnées sont à l'honneur de cette saison 2014-15 dans une exploration musico-théâtrale
de l’œuvre de Kleist, pour qui "après
le premier regard qui éveille le désir, le monde a complètement changé. Qui
peut résister?"
Anna Netrebko et Jonas Kaufmann réunis
dans La Traviata en 2008 © Royal Opera House
|
Le spectacle vers qui tous les regards se tournent est sans
aucun doute Manon Lescaut de Puccini avec Jonas Kaufmann et Anna
Netrebko. Le ténor fera ses premiers pas dans le costume de des Grieux à Londres en juin prochain face à la Manon de Kristina Opolais.
Toute prise de rôle du ténor allemand et de la diva russe est un événement. Leur intuition musicale et leur présence scénique sont autant d’atouts pour marquer du sceau de l’évidence toute nouvelle incarnation.
Evidence technique bien sûr mais aussi évidence des émotions de ces figures modernes de l’art lyrique. On peut compter sur eux pour la sincérité contagieuse de ces débordements amoureux exacerbés par la grandeur de la musique de Puccini. Qui pourra résister à cette richesse sensuelle de l’ouvrage et au moindre frémissement de Jonas Kaufmann qui met en fusion les spectatrices de 7 à 77 ans?
L’opéra sera dirigé par Alain Altinoglu, le chef français qui poursuit brillamment sa carrière internationale, et la mise en scène est confiée à Hans Neuenfels qui devrait dépoussiérer notre regard sur cet ouvrage.
Toute prise de rôle du ténor allemand et de la diva russe est un événement. Leur intuition musicale et leur présence scénique sont autant d’atouts pour marquer du sceau de l’évidence toute nouvelle incarnation.
Evidence technique bien sûr mais aussi évidence des émotions de ces figures modernes de l’art lyrique. On peut compter sur eux pour la sincérité contagieuse de ces débordements amoureux exacerbés par la grandeur de la musique de Puccini. Qui pourra résister à cette richesse sensuelle de l’ouvrage et au moindre frémissement de Jonas Kaufmann qui met en fusion les spectatrices de 7 à 77 ans?
L’opéra sera dirigé par Alain Altinoglu, le chef français qui poursuit brillamment sa carrière internationale, et la mise en scène est confiée à Hans Neuenfels qui devrait dépoussiérer notre regard sur cet ouvrage.
La saison ouvrira avec une nouvelle production de L'affaire Makropoulos de Janacek dirigée
par Tomas Hanus avec Nadja Michael
dans le rôle de l’immortelle. Diana
Damrau revient dans Lucia di
Lammermoor de Donizetti au côté de Pavol Breslik, Arturo malheureux. En
2008, la soprano allemande faisait ses débuts triomphaux au Metropolitan Opera
de New York dans ce rôle de Lucia, remplaçant au pied levé Anna Netrebko.
Anja Harteros dans La Forza del destino à Munich en janvier 2014 ©Wilfreid Hösl |
Les inconditionnels d’Anja Harteros auront bien de la chance car elle illuminera cinq productions. La soprano fera son retour
dans Arabella de Strauss, entourée
d’une solide distribution, sous la baguette attentionnée de Philippe Jordan et
dans une mise en scène d'Andreas Dresen. Puis, on la retrouvera sous les
attraits de Tosca de Puccini, formant
un couple improbable avec Marcello Giordani en Mario mais avec Thomas Hampson
en Scarpia démoniaque et glacial. Il Trovatore
de Verdi en janvier, dans la mise en scène d’Olivier Py, avec Anna Smirnova,
Vitalij Bilyy et Yonhoon Lee à la place de Jonas Kaufmann. En mai, elle
reformera le trio d’exception avec Jonas
Kaufmann et Ludovic Tézier lors de la reprise de La Forza del Destino dans la récente production de Martin Kusej
(une représentation qui devrait être filmée pour un futur DVD). Et en juillet,
reprise de Don Carlo de Verdi dans la
production de Jürgen Rose, pour trois représentations intenses aux côtés de
René Pape, Anna Smirnova et Simon Keenlyside, sans Jonas Kaufmann mais avec
Ramon Vargas dans le rôle de Don Carlo.
C’est Marlis Petersen qui chantera le rôle-titre dans Lulu de Berg confié à Dmitri
Tcherniakov, pour une version très certainement originale. Enfin, Pelléas
et Mélisande de Debussy, mis en scène par Christiane Pohle avec la
Mélisande d’Elena Tsallagova et un nouveau Pelléas Elliot Madore.
Les autres temps forts et reprises de production de la prochaine saison bavaroise :
La Femme sans ombre de Strauss © Wilfried Hösl |
Verdi avec Nabucco et Ambrogio Maestri dans le
rôle-titre qui interprétera également Falstaff,
son rôle fétiche avec Simon Keenlyside et Véronique Gens, Madama Butterfly avec Kristine Opolais et Joseph Calleja, La Traviata avec Ermonela Jaho et Pavol
Breslik, Rigoletto et Simon Boccanegra.
La Cenerentola de Rossini © Wilfried Hösl |
Le bel canto et Rossini avec La Cenerentola, dans la production légendaire de Jean-Pierre
Ponnelle avec Isabel Leonard, Javier Camerana et Ildebrando D’Arcangelo. Guillaume Tell avec Michael Volle, Krassimira Stoyanova et Yosep Kang dans les envolées stratosphèriques d’Arnold. Le Turc en Italie avec Olga Peretyatko
et Alex Esposito. Sondra Radvanovski dans Norma
de Bellini, Donizetti et son Elixir
d’amour très bien distribuée et Roberto Devereux avec Edita Gruberova.
La Clémence de Titus de Mozart © Wilfried Hösl |
Tous les grands Mozart: La
Clémence de Titus avec Kristine Opolais, Cosi fan tutte avec Sonya Yoncheva en Fiordiligi, Don Giovanni avec une belle distribution
(Christopher Maltman en Don Giovanni, Alex Esposito en Leporello et Véronique
Gens en Elvira), L’enlèvement au sérail,
Les Noces de Figaro avec un casting
de premier choix: Véronique Gens, Gerard Finley, Luca Pisaroni et Anita Hartig. Et enfin, La Flûte enchantée
non moins illuminée par René Pape, Charles Castronovo, Matthew Polenzani et Genia
Kühmeier.
Munich est bien une destination de prédilection pour le
mélomane avec l’immense avantage de combiner le calme d’une ville à la campagne
à ce répertoire lyrique foisonnant. La capitale bavaroise arrive en troisième
position des villes européennes les plus agréables à vivre au monde, juste après
Vienne et Zurich.
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