Âmes sensibles, ne pas s’abstenir
15 juin 2014 : En direct du Royal Opera House le 24 juin prochain à 19h45, dès les premières
notes de la musique de Giacomo Puccini,
les mélomanes assis dans la pénombre des centaines de salles de cinéma du monde
entier retiendront leur souffle. Manon Lescaut revient à Covent
Garden après 30 ans d’absence dans une nouvelle mise en scène de Jonathan Kent.
Mais surtout, l’affiche brille de mille feux avec la promesse d’un lyrisme
radieux. Un nouveau couple lyrique se forme réunissant Kristine Opolais dans le rôle-titre face à Jonas Kaufmann dans son premier Chevalier Des Grieux, une prise de
rôle très attendue pour chacun d’eux.
Dès sa création en 1893, Manon
Lescaut fût un immense succès couronné par trente rappels. Le monde entier
salua le don symphonique de Puccini et l’intensité musicale extrême de
l’ouvrage. Le compositeur fût depuis régulièrement raillé pour le sentimentalisme
de ses opéras, oubliant son sens aigu de l’innovation harmonique et du langage
dramaturgique. A Londres, qui pourra résister au pouvoir émotionnel de cette partition et de ces deux
interprètes ?
Premiers échos à découvrir dans les jours suivant la première du 17 juin.
Premiers échos à découvrir dans les jours suivant la première du 17 juin.
Kristine
Opolais dans Madame Butterfly
©Marty Sohl /
Metropolitan Opera
|
En avril dernier, Kristine
Opolais a laissé le Metropolitan Opera de New York sous le choc de son
incarnation dans Madame Butterfly. Le
New York Times titrait "L’émotion à plein régime" faisant les
éloges de sa voix voluptueuse et de son engagement scénique. Le lendemain de la
première, elle acceptait de chanter dans La
Bohême, remplaçant au pied levé la soprano souffrante. Un enjeu important
pour le Met qui diffusait cette représentation à 300 000 personnes dans le
monde entier en Live HD. Réveillée au petit matin d’une nuit écourtée
par l’effet de l’adrénaline résiduelle de son incarnation de la veille, la
soprano consentît à endosser le costume de Mimi. Pour la première fois dans
l’histoire du Met, une artiste chantait Cio Cio San et Mimi à moins de 24
heures d’intervalle. Elle y fût tout autant bouleversante.
Tous les regards se tournent également vers Jonas Kaufmann, "Le plus grand ténor du monde" comme le rappelait le Telegraph Magazine il y a quelques jours. Une prise de rôle-événement car "Des Grieux est le rôle de ténor le
plus difficile et le plus exigeant que Puccini ait jamais écrit" précise Antonio
Pappano, le directeur musical de Covent Garden qui dirigera Manon Lescaut.
Jonas Kaufmann qualifie l’art
lyrique "d’extase contrôlée". "Lorsque
vous chantez, vous devez tout oublier autour de vous" dit-il. "Vous devez oublier que vous êtes un
chanteur et que vous êtes sur scène. Vous devez penser que vos partenaires sont
des personnes réelles ... et qu’il n’y a pas de public. Vous pouvez atteindre
un tel degré de conviction que vous avez l’impression que c’est vous qui
prononcez les mots du personnage et vous qui souffrez". Telle est
l’aventure intérieure auquel se confronte le ténor munichois dans chacune de
ses incarnations, et ce qui en fait la magie renouvelée.
Au premier regard, Manon Lescaut et Des Grieux tomberont
amoureux. Arias inoubliables et morceaux de bravoure ponctueront cette histoire
de passion et de fuite qui trouvera son terme dans la solitude d’un désert avec
le déchirant "Sola, perduta, abbandonata…" de Manon.
Acte IV de Manon Lescaut de Puccini
"Sola, perduta, abbandonata.." Renata Scotto et Placido Domingo
(Captation du Met en 1980 - Diffusion TV mondiale en direct)
(Captation du Met en 1980 - Diffusion TV mondiale en direct)
Trouvez les salles de cinéma de cette retransmission sur
le site du Royal Opera House et sur le reseau Akuentic
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