En attendant le Trouvère à Munich

La Bavière à pleins poumons
Anja Harteros et Jonas Kaufmann dans Don Carlo en 2012
Un merveilleux duo au Bayerische Staatsoper de
Munich, Photo ©Wilfried Hösl
Le 27 juin prochain à Munich, l’événement lyrique de l’année sera la nouvelle production du Trouvère de Verdi avec la prise de rôle de Jonas Kaufmann dans Manrico et Anja Harteros en Leonora. 

Le Bayerische Staatsoper est la salle d’opéra la plus productive d’Allemagne mais aussi la plus chanceuse. Habitant à deux pas, les deux interprètes pourront arriver en tramway de leur cottage bavarois. Ce qui devrait limiter leur fatigue et faire monter la tension chez les lyricomanes quand on connaît la fabuleuse alchimie de leurs duos sur scène. 
Basé sur un drame espagnol du XVe siècle, Le Trouvère se dépeint comme l’apothéose de l’opéra italien chanté à pleins poumons. Et côté beaux poumons, on devrait être comblés !

"Opera pour tous" sur la Max-Joseph-Platz de Munich
Obtenir des billets en juillet à Munich s’avère très difficile voire impossible (c’est mon cas, "victime" d’un tirage au sort défavorable). En effet, chaque année a lieu le Müncher Festspiele, Festival d’opéra de Munich, destiné à faire découvrir le répertoire au plus chanceux. Il rassemble passionnés et curieux, aussi bien dans l’enceinte de l’opéra de Bavière que devant l'immense écran installé sur la Max-Joseph-Platz.

Donc, comme je n’irai pas à Munich en juillet, j’ai décidé de vivre le retro-planning de l’événement… à distance !

Pour mes amis chanceux qui liront les sous-titres en allemand, je rappelle que le livret du Trouvère est un des plus complexes et extravagants de Verdi. L’histoire commence par un accident domestique - un enfant jeté dans les flammes – et se poursuit au rythme de nombreuses péripéties tragiques, genre vendetta à l’italienne. Une histoire d’amour shakespearienne apporte de rares moments de tendresse. Bref, un défilé de personnages vient narrer malédiction, tourments, désespoir et vengeance avec des voix puissamment dramatiques. Et il faut des personnalités extrêmement fortes pour rendre l'histoire crédible sans théâtralité excessive.

Mais cet opéra est peut-être celui où le talent des interprètes doit se révéler le plus accompli et le plus ardent car il fournit à chacun d'eux de magnifiques occasions de prouver leur art du chant et leur engagement dramatique. Toscanini définissait la distribution du Trouvère ainsi: "Il suffit de prendre les 4 meilleurs chanteurs du monde".

A suivre….

L’aria parmi les plus connus du Trouvère par Luciano Pavarotti. "Di quella pira" "De ce bûcher" que chantera  Manrico-Jonas Kaufmann apprenant que l’on dresse le bûcher pour le supplice de sa mère (mesdames à vos mouchoirs !). Les fameux "contre-ut" ne sont pas écrits par Verdi mais il les autorisa "à condition qu’ils soient très beaux". 



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